Donald Trump approche du 100e jour de son deuxième mandat de président des Etats-Unis alors que les investisseurs et banquiers centraux continuent d'évaluer les conséquences de ses politiques dans un contexte marqué par la saison des résultats du premier trimestre 2025.
Les marchés scruteront au cours de la semaine des indicateurs sur la santé de l'économie US et européenne mais aussi le résultat des élections au Canada.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ 100 JOURS
Le 30 avril, Donald Trump fêtera ses 100 premiers jours au pouvoir pour son second mandat à la présidence des Etats-Unis, et les défis face à lui sont immenses.
Entre la guerre commerciale entamée avec ses politiques douanières erratiques, et ses conséquences sur les marchés financiers, ainsi que ses positions pour essayer d'aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine redessinant l'équilibre géopolitique mondial, Donald Trump joue avec les nerfs de ses alliés.
Dans son pays et avec ses voisins régionaux, les choses ne sont pas plus calmes : son approche musclée à l'égard des migrants et des touristes a fait chuter le nombre de visiteurs aux États-Unis tandis que ses propos sur la possibilité de faire du Canada le 51e État américain ont déclenché une réaction anti-américaine dans ce pays.
2/ DES INDICATEURS SUR LA SANTE DE L'ECONOMIE US
Apple AAPL.O , Microsoft MSFT.O , Amazon AMZN.O et Meta Platforms META.O publient leurs résultats trimestriels au cours de la semaine à venir après deux années de hausse massive et alors que ces valeurs - et les autres mégacapitalisations des "Sept Magnifiques" que sont Nvidia NVDA.O , Alphabet GOOGL.O et Tesla TSLA.O - connaissent un démarrage difficile en 2025.
Plus globalement, un cinquième de l'indice S&P 500 a déjà publié ses résultats et les bénéfices globaux devraient avoir augmenté de 8,4% au premier trimestre. Mais les investisseurs mettent l'accent sur les perspectives des entreprises dans un contexte mondial incertain.
Les chiffres de l'emploi US pour le mois d'avril, le 2 mai, et ceux sur l'inflation, publiés un jour plus tôt, donneront également des indications sur l'état de l'économie américaine.
3/ UNE RHÉTORIQUE RELATIVEMENT DÉTENDUE
Les tensions entre les États-Unis et la Chine semblent s'apaiser, Pékin ayant indiqué envisager la suspension de ses droits de douane de 125% visant les importations américaines pour certains produits tandis que le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que des droits de douane élevés entre les Etats-Unis et la Chine n'étaient pas viables.
Scott Bessent a précisé qu'il n'avait pas de chiffres en tête pour le taux de change alors qu'il se préparait à rencontrer son homologue japonais Katsunobu Kato pour des entretiens à Washington. Une semaine auparavant, Donald Trump avait accusé le Japon d'affaiblir le yen pour aider à l'exportation.
4/ CANADA
Les Canadiens se rendent aux urnes lundi dans le cadre des élections fédérales alors que le Premier ministre Mark Carney, qui estime que son voisin représente une immense menace, espère reprendre la main et réduire sa dépendance aux Etats-Unis.
Le parti libéral de Mark Carney a repris 5 points d'avance sur les conservateurs dans les sondages, après avoir été distancé de 24 points en janvier.
Le contexte, outre les tensions avec les Etats-Unis, est compliqué : le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance du Canada et les plans des libéraux visant à augmenter les dépenses pour stimuler la croissance laissent entrevoir un déficit budgétaire plus important que prévu.
5/ DES REFUGES DE CHOIX
L'euro et les obligations de la zone euro semblent désormais agir comme valeur refuge aux yeux d'investisseurs fuyant les turbulences américaines, mais les indicateurs attendus la semaine prochaine pourraient changer les choses.
Les données sur l'inflation dans la zone euro du 2 mai pourraient montrer que la croissance des prix se rapproche de l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE) et ainsi renforcer les arguments en faveur de nouvelles baisses de taux, alors que l'indice final des directeurs d'achat du HCOB pour les fabricants européens, prévu le même jour, pourrait également confirmer les craintes de perte de confiance.
Peu d'analystes s'attendent néanmoins à ce que la faiblesse des données ébranle l'euro, Bank of America estimant par exemple que les dépenses budgétaires de l'Allemagne lui permettront de rester fort.
(Rédigé par Kevin Buckland à Tokyo, Lewis Krauskopf à New York et Dhara Ranasinghe, Naomi Rovnick et Amanda Cooper à Londres, version française Bertrand De Meyer, édité par Augustin Turpin)
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